dimanche 15 mars 2015

La Ville de Montréal appartient à ses citoyens !

La Ville de Montréal
Le Service de Police de la Ville de Montréal 
La Fraternité des Policiers de Montréal
Et Yves Francoeur…
En publiant sur ma page Facebook ce texte de ce vendredi 13 mars, j’ai choisi dans l’actualité un sujet approprié, qui s'inscrit dans un climat général d'atteintes à la vie privée. Comme en font foi ces accrochages entre les citoyens qui manifestent contre le gouvernement de M. Harper et sa loi C-51, laquelle veut donner aux forces de l'ordre des moyens de plus d'intervenir au nom de la sécurité nationale, dans la vie privée des gens. 
Nous avons ici à Montréal quelques gros bras qui épisodiquement, se donnent de l'importance en abordant des sujets délicats, qu'ils traitent avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. 
Je dirais ici en paraphrasant un célèbre homme d'État du début du XXe Siècle, à l'aube de la Grande Guerre (1914-18), que la sécurité de l'État est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seules mains des corps de Police.(Georges Clemenceau, dit Le Tigre).

Parlons de M. Yves Francoeur, le Président de la Fraternité des Policiers de Montréal. Voilà un individu qui mérite une attention particulière. En cette fin de semaine de manifestation contre la brutalité policière, son cas est assez représentatif du climat de provocation qui règne au sein de la Police de Montréal. Tous les ans, pour faire exprès depuis 20 ans, c'est justement cette journée-là que les policiers du S.P.V.M. choisissent, pour s'imposer par la force et l'intimidation contre des citoyens qui manifestent leur mécontentement de manière pacifique. C'est un travers qui se retrouve aux échelons supérieurs, et il est presque impossible de leur faire comprendre raisonnablement, à quel point leur réaction face à cette manifestation, les discrédite un peu plus chaque fois aux yeux de la population. De toute évidence pour cette classe agressive, ce qui importe pour eux est de montrer leur puissance, et ce avec force (brutale). L'argument massue qu'ils nous servent lorsque nous nous avisons de critiquer la Police, est que nous simples citoyens, ne comprenons pas le rôle de la Police. Autrement dit, nous sommes des ignorants qui parlent à tort et à travers. Comme si en tant que citoyens, c'était à nous de nous mettre dans la peau de chaque policier, et ainsi de le comprendre ce cher petit, ce grand incompris.

Chaque fois qu’il en a l’opportunité, le président du syndicat des policiers, ne perd jamais une occasion de faire la leçon aux élus. À commencer bien sur par les élus de la Ville de Montréal, puis des politiciens élus ou pas, puis ensuite des citoyens, pour lesquels de toute évidence il n’a pas beaucoup de considération.
Étant donné les propos outranciers qu’il tient toujours, en débordant de son rôle. Sûr de sa qualité de président du syndicat des policiers, à l’emploi protégé mur à mur, avec lequel il s'arroge le pouvoir (et non pas le droit) de proférer tant et tant d’énormités.
Ce qu’il y a de plus navrant dans son cas est le fait qu’il sait qu’il peut intimider les élus. Surtout parce que ceux-ci (en braves bougres un peu pissous qu’ils sont) lui laissent le champ libre. On ne veut surtout pas avoir à composer avec la mauvaise humeur de ce triste sire, au caractère de matamore ombrageux, qui se prend pour un petit boss, jusqu’à ce que quelqu’un vienne un jour le remettre à sa place. Ce que je vais faire ici.

Yves Francoeur se mêle carrément de ce qui ne le regarde pas lorsqu’il vient, le verbe haut, s’insurger contre les politiques de la ville dont il est l’employé. À titre de président d’un syndicat de policiers (armés), sorte de secte fraternelle comme son nom l’indique, le policier Francoeur abuse effrontément de sa situation.
On pourrait m’opposer (c’est probablement Yves Francoeur qui me dirait quelque chose du genre) qu’à titre de citoyen, il a le droit de critiquer à la fois son employeur et les politiques contradictoires qui sont du ressort de l’assemblée des élus de la ville.
Or il se trouve que M. Yves Francoeur ne parle jamais à titre de citoyen. Il parle toujours à titre de président de son syndicat et c’est là qu’il déborde, qu’il dérape, qu’il charrie carrément.
Son rôle de président du syndicat des policiers en est un de veiller au respect de la convention collective, qui préside aux conditions du travail des policiers. Il doit représenter ses policiers lors des négociations avec la ville...? Sans doute! Mais les budgets, les effectifs policiers, ce ne sont pas ses oignons. Et sa conception de la loi et de l'ordre il peut se la garder pour lui. Ça c'est l'affaire du Conseil de Ville, des élus, et de la direction de la Police qui peut faire des suggestions, des demandes, à être examinées au mérite et selon les moyens de la ville.

Quant au président du syndicat des policiers, son job est de s’assurer que ses policiers soient traités selon les termes de la convention collective. Ce qui inclut aussi qu’il doive parfois réprimander ses syndiqués, lorsqu’ils sont impliqués dans des bavures graves ou anodines. D’ailleurs avec des policiers, toutes les bavures sont graves. D’où plaintes (qui n'aboutissent pour ainsi dire jamais), sanctions, réprimandes, renvois (rarissimes), et aussi indemnités (énormes et caricaturales) s’il y a lieu, lorsque des policiers sont poursuivis, et généralement acquittés de la moindre faute. Bref le travail syndical responsable devant les citoyens est aussi de sa responsabilité, et c’est pour cela qu’il est payé. Autant dire qu'il a choisit de toute évidence de protéger ses policiers coûte que coûte. Lorsqu'il commente un cas évident de bavure, son premier réflexe est de plaider en faveur d'une meilleure formation, puisque tous les policiers sont bien sur de petits saints qui font un travail difficile.

Yves Francoeur est choisi par ses syndiqués d’accord…mais il ne l’est pas par les citoyens. Il y a là une nuance de taille qui lui échappe constamment.

Ce n’est absolument pas son rôle que de se substituer aux élus, de leur faire la leçon en les intimidant, parce qu’il parle haut, et de même les menacer de représailles à mots à peine couverts, lorsqu’ils s’avisent de le contrarier. Un syndicat de policiers ce n’est pas tout à fait la même chose qu’un syndicat d’infirmières, de professeurs, de travailleurs de la construction. Aucune association constituée de travailleurs ne dispose d’autant de pouvoir (de vie et de mort) qu’un corps policier.
Sauf que devant la loi, un syndicat est un syndicat. C’est le rôle des élus que de dire à Yves Francoeur que s’il n’est pas d’accord avec leurs politiques et qu’il veuille le dire, qu’il doit d’abord démissionner de son poste de président du syndicat des policiers, après quoi il pourra exprimer son point de vue, du moment qu’en tant que ‘’citoyen’’ il pourra faire de la politique ‘’normale’’ en se présentant à un poste électif. Chef de parti politique, maire, conseiller, comme il voudra. Rappelons-lui en passant, que les fonctionnaires ne sont pas autorisés à se présenter à des postes électifs. De toute évidence la notion de devoir de réserve lui échappe complètement.

Ainsi lorsqu’il porte le chapeau de Président de la Fraternité des Policiers, je lui interdit moi, le citoyen qui vote, et qui paye son salaire comme celui des élus, moi qui signe cet article, de se mêler de politique.
Il est payé pour veiller aux intérêts particuliers des policiers, et sa job en est une de représentation des droits ‘’et devoirs’’ des policiers. Il a la charge d’exiger sévèrement que ses policiers se conduisent conformément aux lois, qu’ils ont pour devoir de faire respecter, avec le plus de discernement souhaitable. Au-delà des prérogatives policières, Yves Francoeur semble oublier que les policiers ont pour tâche première, celle d'assurer la sécurité des citoyens, pas celle de les menacer.
Or des policiers qui violent les lois, il y en a trop. Ils bravent les élus en affichant des comportements provocateurs. Négligent leurs tâches pour faire pression, décident arbitrairement d’appliquer tel ou tel règlement selon leurs goûts, leurs intérêts, leurs besoins et ceux de leurs amis (le P-6 par exemple). Et Yves Francoeur donne trop souvent un très mauvais exemple de frondeur patenté. Bref trop de policiers imbus de cette puissance dont ils doivent être les dépositaires respectueux, nous dérangent collectivement et en mènent trop large.

Il est plus que temps que des élus se tiennent debout et disent à ce petit potentat à quel point il est indécent. Il y a longtemps que ses incursions dans la politique auraient dû lui valoir un renvoi pur et simple. À charge ensuite pour lui de se démerder avec les tribunaux, et de crier à l’injustice si injustice il y aurait alors. C'est ce que font les citoyens normaux lorsqu'ils sont agressés et assommés à la fois physiquement et financièrement, avec des amendes démentes qu'ils doivent contester à leurs frais en Cour Municipale.
Le problème avec Yves Francoeur est qu’il veut absolument appliquer sa justice de fanfaron lui-même. Qu’il sache ici qu’il ne m’impressionne guère, sinon que très défavorablement. Lui et Rambo Gauthier c’est du pareil au même, une coche plus dangereuse.
Et moi le soussigné, je suis un citoyen électeur et j’exerce ici mon droit de lui dire calmement mais carrément qu’il nous embête, et qu’il va cesser de nous emmerder collectivement.
Clément Sauriol