mercredi 11 mai 2016

Que devient notre ville, Montréal, au fil des années ?

Montréal le mercredi 11 mai 2016

Quand on compare Montréal à d'autres villes ailleurs dans le Monde, on se rend compte que pour ce qui est de la beauté de ses agencements architecturaux, et son aménagement en matière de transports...mis à part ses transports en commun qui se situent dans la haute gamme parait-il, (hum!)... Montréal donne un sentiment de chaos, d'ensemble hétéroclite de quartiers, qui auraient poussés au fil des décennies de manière anarchique. La plus grande qualité de la ville de Montréal et ce n'est pas rien, est qu'on y vit en sécurité. C'est même une des villes les plus sécuritaires de la planète.  Bravo, excellent!
Pourtant Montréal est vraiment une métropole plutôt mal ficelée. Ce n'est pas qu'elle est laide, elle a ses beaux quartiers, quelques belles rues ombragées, on y trouve pas mal de parcs et de verdure. Ici et là on a tâché d'y construire des éléments susceptibles de donner du caractère à la ville, du cachet comme on dit. Mais dans l'ensemble la ville est banale, trop souvent laide, malcommode, et abominablement encombrée, si on considère qu'elle s'étend sur de grands espaces, avec une densité de population des plus ordinaire.
Montréal ne peut pas se comparer à Paris, New York, San Francisco, mais se trouve dans d'autres ligues semblables à elle-même. Lyon, Lisbonne, Prague, bref c'est une ville moyenne. Le plus incompréhensible de tous les problèmes qui affectent Montréal est sa circulation. Un capharnaüm matin et soir, que rien ne justifie. Je n'ai jamais de ma vie constaté de périodes, d'époques, où on soit parvenu à organiser l'ensemble des circulations, autobus, automobiles, cyclistes, taxi, camionnage, piétons, de manière qu'on puisse se dire qu'en fin de compte, les sommes englouties dans la réfection de tel ou tel tronçon, de l'organisation des déplacements en fonctions des horaires d'achalandages, les nouvelles structures, les grands boulevards, les autoroutes, les échangeurs, les accès aux ponts (il y en a 28 autour de l'ile) auraient harmonisés tout cela en un ensemble cohérent. Jamais ! Plus on y met d'argent, plus on figure et reconfigure, pire c'est !
À Montréal on construit, on déconstruit, on aménage, on déménage, on fait, on refait, on défait, on essaie ceci et cela, on passe son temps à patauger, à naviguer, à zigzaguer dans un fouillis de chantiers qui se nuisent les uns les autres. À croire que la notion de planification urbaine, surtout en transports, est un concept totalement inconnu ici. Même le Métro qui fonctionne plutôt bien a le grave défaut de tomber trop souvent en panne, et à des heures des plus incongrues. 

On ne parle pas d'une machine vieille de plus de 100 ans ! Le Métro de Montréal d'une taille en distance assez modeste, date de 1967. À peine 50 ans. Il n'est pas organisé de manière uniforme. On y trouve des différences de tarifs entre sa Rive Nord et sa Rive Sud. Une sottise qui tient à des chicanes de clôtures entre administrations contiguës qui se jalousent, et qui se disputent l'assiette au beurre des revenus. Dans la région métropolitaine il y a plus de 700 tarifs et grilles d'horaires de transports publics qui s'arrachent le chaland. De quoi décourager l'écologiste engagé le plus pugnace. On parle depuis plus de 50 ans d'y mettre bon ordre. Ça ne marche pas ! La Caisse de Dépôt avec son projet de train de surface qui va relier tous les principaux quartiers, la Rive Nord la Rive Sud et l'Aéroport prétend d'ici 5 ou 7 ans résoudre tout ça. J'en doute absolument.

Pourtant c'est une ville qui attire du monde. Il y vient plus de 7 millions de visiteurs chaque année. Le tourisme y est prospère, et la bouffe est une des meilleures au Monde. Ce ne sont pas les attractions qui manquent. On s'enfarge dans les festivals, la vie culturelle y est trépidante et de bonne facture. Il y en a pour tous les goûts. Non à Montréal ce n'est pas la qualité des gens qui est en cause. Les montréalais sont parmi les gens les plus civilisés de la Terre. Ce qui manque à Montréal c'est un cadre fonctionnel. Un lieu où l'on puisse vivre au moindre coût, et que s'y déplacer soit efficace. C'est loin d'être le cas. Combien de fois n’aies je pas entendu lorsque l'on parlait des problèmes de notre ville, qu'ailleurs c'était souvent pire. Voilà le grand mot lâché. Ici on se contente de ne pas être pire qu'ailleurs. Quant à y être meilleur ? C'est ben plate, mais c'est pas dans les cartons des planificateurs. Manque d'imagination ? Ah ben ça oui!
Clément Sauriol